Cité modèle (Ville de Bruxelles)

 maison, résidence, immeuble d'appartements, quartier / développement, town planning (en)

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L'idée de la Cité germe en 1956 dans l'esprit de Fernand Brunfaut, président du Foyer laekenois. Il veut ériger une cité moderniste aux portes de l'Exposition universelle. Au lendemain de la guerre, l'expansion démographique entraîne une pénurie de logements dans la capitale. Cette pénurie est aggravée par la démolition de quartiers considérés comme insalubres au coeur de la ville. "A l'époque, on avait une très mauvaise vision du centre-ville et la tendance était de construire en périphérie pour pouvoir mieux ordonner les constructions" , explique l'architecte Philémon Wachtelaer, chargé de rénover la Cité.

Dans les années 50, Laeken, c'est la pleine campagne et les premiers habitants de la Cité reçoivent, en guise de cadeau de bienvenue, des ballots de paille qu'ils peuvent répartir sur les chemins d'accès encore boueux... Le projet est ambitieux : 1 000 logements sont prévus sur un terrain de 17 hectares. Six architectes "modernistes et de grande renommée " sont désignés. La répartition "à la belge" est parfaite : deux Flamands, deux Wallons et deux Bruxellois. Ils conçoivent ce nouveau quartier comme un monument du logement, une ville du futur, dessinée selon un plan orthogonal strict, afin de créer de "l'ordre contre le chaos" qui, selon eux, se propage à la périphérie. A l'image de Le Corbusier, ils veulent "un logement universel pour un nouvel homme universel".

Véritable ville dans la ville, la Cité modèle devait disposer de tous les services dont les habitants ont besoin : école, commerce, centre sportif, église... Sans oublier les espaces verts, encore très présents sur le site. L'idée était aussi de pouvoir accueillir les différentes délégations étrangères pendant l'Exposition universelle de 1958. Une sorte de village olympique. Finalement seule la maquette sera présentée durant l'Expo. Car les travaux sont longs (18 ans au total) et les objectifs revus à la baisse, suite à des réductions budgétaires. La liste des infrastructures est ainsi réduite : le centre de sport, l'église, l'école, le restaurant et le centre de santé ne verront jamais le jour.

L'heure est désormais à la rénovation pour cette Cité quinquagénaire qui compte 2 195 personnes de 44 nationalités différentes, réparties en près de mille logements sociaux. Il faut notamment mettre les habitations aux critères de confort actuel. Ainsi 180 logements seront transformés en 138 appartements plus vastes et 142 nouveaux logements sortiront de terre. "Nous voulons garder l'esprit des concepteurs qui alliait humanisme et modernité" , explique Saïd El Hammoudi, président du Foyer laekenois. Cette première phase de travaux est estimée à près de 38 millions d'euros.

Une deuxième "tranche" (98 appartements) est prévue, mais le financement de 11,5 millions d'euros nécessaires à la réalisation n'est pas encore acquis. " Ce sera l'un des plus grands chantiers de ces vingt dernières années à Bruxelles" , conclut Saïd El Hammoudi, qui prévoit de l'étaler sur une dizaine d'années.