doir louda

Morocco / Marrakech-Tensift-Al Haouz / Essaouira /

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Coordinates:   31°12'39"N   9°41'56"W

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  • Bataille de Dar El Cadi à Smimou en décembre 1912 Message par Lakhdar le Lun 1 Mar - 11:01 [justify]En 1912, la colonne Massoutier, chargé d'une tournée dans les Haha-Nord, fief des grands Caïds hahi Anflous et Guellouli, adversaires déclarés de l'occupant français, avait campé au Souk El Had de Smimou. Dans la nuit du 16 au 17 de décembre de cette année, une fusillade éclata brusquement de tous les côtés. Les Hahis étaient en si grand nombre, embusqués derrière les murettes. Il s’en suivit une confrontation terrible entre les tribus berbères de Haha et la colonne française. La troupe française se réfugia alors dans le borj voisin de Dar-El-Cadi . Le commandant en fit mettre les murs en état de défense et résolut d'y attendre des secours. L'attaque dura toute la journée du 17 avec une rare violence. A 10h 25, le lieutenant Chamand, officier de renseignements adjoint au Commandant Massoutier reçut une balle qui lui traversa la boite crânienne. Les lieutenants Alibert et Julliany avaient permis le repli de l'artillerie. Tous avaient crié à Chamand de se masquer derrière le mur, mais il était resté debout, le burnous blanc sur les épaules, électrisant ses hommes par son courage et son allant. Il n'était à Mogador que depuis quinze jours. Avec lui étaient tombés le caporal Grissolange, sept soldats français et six hommes de Tabor. La troupe française soutint là un siège de huit jours qui comptera parmi les glorieux faits d'armes de l'histoire de la conquête de l'Afrique. Les hommes de Guellouli qui étaient armées de fusils à tir rapide avaient donné une série d'assauts furieux au borj. On estimait qu'ils y avaient perdu cinq ou six cents hommes et qu'ils avaient eu un nombre énorme de blessés. Le borj fut promptement entouré d'une ceinture de cadavres, d'où se dégagea bientôt une affreuse odeur de charnier. Abritée derrière les murs, la troupe française n'a eu que neuf tués et une vingtaine de blessés. Surpris par l'attaque de Guellouli, les soldats français étaient mal approvisionnés; il leur fallut rationner les vivres. On tua les chameaux et les mulets et on en boucana la viande. On ménagea les munitions; ordre fut donné de ne tirer qu'à coup sûr. Ce qui fut terrible c’était principalement le manque d'eau; il n'y en avait point dans le borj où il n'existait qu'une citerne à sec. Dès le 18, les bidons furent vides et les assiégés n'avaient à boire que l'eau qu'ils avaient trouvée dans l'estomac des chameaux tués. Le 20, les soldats souffraient si cruellement de la soif qu'ils songèrent, pour essayer de s'enfuir, à faire une sortie où la petite troupe aurait eu bien des chances d'être massacrée. Mais vers minuit un orage véritablement providentiel éclata; une pluie abondante tomba; les soldats la recueillirent dans tous les récipients dont ils disposaient et la citerne se remplit à moitié: la troupe était sauvée ! Ce jour là, raconta une impressionnante lettre écrite par l'un de ces soldats et publiée par l'Echo de Paris, on parlementa avec Anflous pour avoir de l'eau. Il en envoie dit-il, comme par ironie, douze litres : ‘ On distribue cette eau; chacun en reçoit deux cuillerées à café qu'on verse dans la bouche… Le Général Brulard qui porta secours au colonel Massoutier et sauva la colonne française d’une extermination certaine, revint à Smimou en 1915 pour s’en assurer. Il décida que la maison de Si Ahmed Ould El Haj El Cadi, fils d’un ancien Caïd des Ida ou Tanane, où s’était défendue la colonne Massoutier, serait conservée en souvenir de la défense de ce détachement. Si Ahmed recevait en compensation la maison de Bihi ou Omar Oumouch, notable de Smimou, gravement compromis dans les évenements et emprisonné. Un modeste monument commémoratif a été construit dans la cour de Dar el Cadi qui devint un gîte d’étapes et reçut le nom de “Fort Chamand”. Il se trouve à 500 mètres au nord du Souk El Had Smimou, sur l’ancienne piste du Souk Tnine de Imi n-Tlit. Cette maison est connue maintenant sous l’appellation de Dar Louda. c-dessus, les restes du monument dressé par le général Brulard à dar El cadi à Smimou.
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