Waha castle

Belgium / Luxemburg / Marche-en-Famenne / Rue du Château
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" par: BURGRAFF Eric
Le Soir Page 16
Mercredi 16 juillet 2003
VIES DE CHATEAU
ou
Un rêve de fonctionnaire châtelain SÉRIE (3)

Quel fonctionnaire peut s'enorgueillir de travailler dans un bureau flambant neuf combinant valeur patrimoniale, architecture contemporaine et nouvelles technologies ?
A Marche, quelques dizaines d'employés peuvent se vanter de profiter, huit heures par jour, d'une vie de château... tout en travaillant. Depuis que la Ville a rénové le domaine qui lui tient lieu d'hôtel de ville, c'est tout un quartier qui, soudain, a repris des couleurs. Impossible aujourd'hui, pour le visiteur débarquant à Marche par la nationale 4, en venant d'Arlon, de rater l'imposant château van der Straten Waillet. Joliment mis en valeur dans son écrin de verdure, il joue un rôle de sentinelle, de bastion, à deux pas de l'emplacement des remparts historiques disparus. Ce n'est pas le premier lien entre le domaine et la vie publique locale.
Le château du Plantis (son appellation d'époque) n'était encore qu'une grosse gentilhommière lorsqu'en 1908, le baron Carlos van der Straten Waillet, en fait l'acquisition. Profondes transformations, construction d'une tour côté droit, il n'en faut pas plus pour que le domaine devienne, dans le langage populaire, « château van der Straten Waillet ». Il faut dire que, comme beaucoup de membres de la noblesse à l'époque, le baron s'est largement investi dans la vie politique locale : 40 années de conseil dont 12 de mayorat.
Arrivent les années 60 et leur lot de grands chantiers publics. La route de Liège qui traverse Marche ne correspond plus aux gabarits de l'époque ? Qu'importe ! Les ingénieurs dessinent un nouveau tracé, envoient bientôt bulldozers et autres engins construire une voie rapide au beau milieu de la capitale de la Famenne. Quatre, voire six bandes. Une véritable autoroute urbaine coupant irrémédiablement la ville en deux secteurs ! Au passage, l'Etat démolira les vestiges des anciennes fortifications marchoises. Un sacrilège impardonnable, affirme André Collard, observateur averti de la vie locale. Au passage aussi, l'État expropriera le domaine van der Straten Waillet... pour rien puisqu'il le revendra à la Ville en 1966. Le château servira alors d'internat pour l'athénée royal avant de devenir, à la faveur de la fusion des communes, hôtel de ville.
Nous avons la volonté très ferme de vivre avec les témoins du passé, de les valoriser, assène aujourd'hui le bourgmestre André Bouchat. Il est important de donner une fonction aux monuments historiques pour qu'ils redeviennent source de vie pour la ville. Pourquoi pas l'administration ? De fait, en deux décennies, la ville a rénové la maison Jadot, le domaine des Carmes, le château Jadot... Elle y a installé, pêle-mêle, le service des travaux, le musée de la Famenne, le centre de support télématique, l'agence locale pour l'emploi, le bureau des hypothèques et, bientôt, la maison de l'emploi.
Le château van der Straten Waillet, lui, attendait son heure. Il l'attendait d'autant plus impatiemment que, fin des années 90, les lieux s'étaient considérablement dégradés. Début de ce millénaire, le conseil communal, pose 4,5 millions d'euros sur la table, à disposition de l'architecte. Marché remporté par Philippe Bosquée, « régional de l'étape ».
Le résultat est visible depuis quelques mois. Rééquilibrage des volumes, rejointoyage des murs dans le ton rouge puissant de la brique d'origine. Toitures, menuiseries extérieures et aménagements intérieurs contemporains, réseau multimédia discret, éclairage nocturne... Le château s'est offert une nouvelle et jolie physionomie. De quoi sans doute, nourrir quelques rêves de fonctionnaire-châtelain.·
De Charles à André, un bureau ministériel
Avant la présente métamorphose, le château van der Straten Waillet avait subi, dans les années 70, un premier train de transformations. Il s'agissait d'accueillir dans de bonnes conditions le personnel communal issu des fusions de communes. Il s'agissait aussi d'offrir au bourgmestre de l'époque, Charles Hanin, des conditions de vie et de travail dignes de son rang. Successivement ministre et président du Parti social chrétien, l'homme comptait dans la vie politique de l'époque, à Marche, bien sûr, et au-delà.
Aussi, le jeune échevin des travaux, André Bouchat, proposa-t-il de faire aménager au premier étage du château un véritable « bureau ministériel » : vaste espace de travail et d'accueil, grande table de réunion, large cheminée, baies vitrées... Ce qui fut fait. Il ne savait pas à l'époque, tout au moins l'affirme-t-il aujourd'hui, qu'il occuperait un jour ces lieux agréables et majestueux comme bourgmestre de la localité.
L'art est partout dans la ville
Cherchez ! Cherchez une ville luxembourgeoise ou même wallonne présentant à chacune de ses entrées principales, une oeuvre monumentale. Cherchez une ville luxembourgeoise attachée à ce qui reste de son patrimoine comme peu en sont capables.
Marche ? Vous avez trouvé. Son patron, André Bouchat, celui sans qui rien ne se perd, rien ne se crée (ou presque), dans la capitale de la Famenne, a fait, de la rénovation urbaine, sa passion au quotidien.
Et son violon d'Ingres ? L'art dans la cité sans jamais, ou presque, toucher aux finances locales. Un truc tout simple ? Le sponsoring !
Au fil de ces dernières années, Marche s'est ainsi constitué une jolie collection d'oeuvres anciennes ou contemporaines.
L'actuel « châtelain » du domaine van der Straten Waillet, aurait bien ajouté à l'escarcelle communale le château de Waha, situé à un jet de belle pierre de là. Mais c'était compter sans quelques ennuis de procédure (cfr ci-contre). Tout n'est d'ailleurs pas dit.
L'homme sait ce qu'il veut. Obtient - régulièrement - ce qu'il veut. Quitte à bougonner plus souvent qu'à son tour, au collège échevinal, au conseil communal, au parlement wallon, dans les cabinets ministériels ou à l'Union des Villes et communes. Tant que ça Marche...·
Portrait
Prénom. André.
Nom. Bouchat.
Politique locale. Bourgmestre de Marche.
Politique régionale. Député à Namur.
Passion. Sa ville, les vieilles pierres et l'art contemporain.

ÉRIC BURGRAFF
Pas encore la vie de château à Waha
NICOLAS DRUEZ
Une classe naturelle, de vastes dépendances et vingt-cinq hectares de parc. En avril 1998, la Ville de Marche s'offrait, pour 400.000 euros, le château de Waha, au bord de la nationale 4. Cinq ans plus tard, la commune n'a toujours pas les clés du domaine. L'été 1998, les copropriétaires refusaient de signer les actes de vente. Le début d'une saga judiciaire : sûr de son fait, le collège décidait de s'en remettre à la justice. Début mars 2000, le tribunal de première instance rendait un jugement favorable à la Ville. Il déclarait, en substance, la commune propriétaire du bien.
Depuis, la partie adverse a interjeté appel. Et la cour d'appel n'a pas encore tranché. Nous attendons, résume le bourgmestre, André Bouchat. Les élus ne sont pas encore fixés sur la destination de l'ensemble, faute d'être maîtres des lieux. Mais les idées ne manquent pas, le collège étant en permanence à la recherche de locaux. L'art pourrait y trouver une place, dans les caves, qui sont superbes. Le parc devrait conserver son caractère vert. André Bouchat a toujours rêvé de l'ouvrir à ses administrés.·"
de: archives.lesoir.be/vies-de-chateau-3-un-reve-de-fonctio...
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