Lac Guillaume-Delisle

 lac, Parc naturel

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Le lac Guillaume-Delisle est un lac du Nord-Ouest du Québec situé dans la région du Sud-Ouest du Nunavik à l'Est de la baie d'Hudson près de l'archipel des îles Nastapoka. Le nom de Guillaume Delisle (1675-1726), auteur de cartes relativement précises pour l'époque – dont l'une sur la mer de l'Ouest, où apparaît le toponyme Baie d'Hudson –, ce qui lui a valu d'occuper, à partir de 1718, le poste de premier géographe du roi, sert depuis 1962 à désigner un important lac du Nord québécois. De forme triangulaire, cette nappe d'eau saumâtre occupe une superficie de 712 km². Le lac Guillaume-Delisle, long de 61 km et large de 22 km, est séparé de la baie d'Hudson par une arête étroite et haute de roches cambriennes. La communication entre les deux entités hydrographiques s'effectue par un chenal de près de 5 km de long appelé Le-Goulet. Par ce passage pénètre l'eau des marées, ce qui provoque de forts courants et des oscillations du niveau de l'eau de l'ordre d'une cinquantaine de centimètres. La région du lac Guillaume-Delisle et celui du lac À-l'Eau-Claire font partie d'un parc national québécois d'une superficie de 15 549 km² dont la création a officiellement été annoncée par le ministre de l'Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec le 14 décembre 2012.La création du parc national des Lacs-Guillaume-Delisle-et-à-l’Eau-Claire s’inscrit, pour le gouvernement du Québec, dans la mise en œuvre de deux engagements. D’une part, le 9 avril 2002, la Société Makivik, l’Administration régionale Kativik et le gouvernement du Québec ont signé une entente de partenariat sur le développement économique et communautaire au Nunavik (Sanarrutik). Dans le but de soutenir le développement touristique du Nunavik, on y prévoyait la création du parc national des Lacs-Guillaume-Delisle-et-à-l’EauClaire et du parc national des Monts-Torngat-et-de-la-Rivière-Koroc, situé sur la côte est de la baie d’Ungava, aujourd’hui désigné sous l’appellation de parc national Kuururjuaq. D’autre part, la création de ce parc s’inscrit dans la Stratégie québécoise sur les aires protégées, laquelle vise à conférer un statut légal de protection à 8 % du territoire québécois. Thomas Mitchell, capitaine d'un petit navire de la Compagnie de la Baie d'Hudson, pénètre dans ce lac, qu'il nomme Sir-Atwell's-Lake, vraisemblablement en l'honneur du gouverneur adjoint de cette société, sir Atwell-Lake, en 1744. Ce patronyme, Lake, allait par la suite être source de confusion. Mitchell a aussi consigné, pour cette entité, la même année, le nom cri de « Winipeq », qui signifie « Une grande étendue d'eau ». La carte de William Coats de 1749 désigne ce plan d'eau à la fois sous le nom cri « Artiwinipeck » et le nom anglais « Sir-Atwell's-Lake ». À cette date, la Compagnie de la Baie d'Hudson ouvre un poste de traite sur une île, appelée alors Factory-Island, au large de la rive Sud du lac. Le peu de rentabilité de l'établissement entraîne sa fermeture, en 1759. Plus tard, le lac se verra attribuer plusieurs autres dénominations, dont « baie Winipeke », « Golfe d'Hazard », « Hazard », « Golfe De-Richmond » et « Baie De-Richmond, jusqu'à ce que la Commission de géographie du Canada accepte « Richmond Gulf », en 1905. Le motif d'attribution est inconnu. Cependant, selon Keith Fraser, il peut évoquer le duc de Richmond, ou le nom du petit navire de Thomas Mitchell appartenant à la Compagnie de la Baie d'Hudson. De nos jours, les populations locales utilisent l'appellation de la langue inuit de l'inuktitut « Tasiujaq » qui signifie « Ce qui ressemble à un lac », ou bien en langue crie « Lyaatiwinapaakw » qui signifie « L'endroit où de chaque côté est la mer ».


Québec, le 2 décembre 2015. – La Commission de toponymie donne avis qu’elle a l’intention de modifier le nom de deux importantes nappes d’eau du Nord-du-Québec, plus précisément situées dans le parc national Tursujuq, géré par Parcs-Nunavik. En effet, la commission propose de changer les noms du lac « Guillaume-Delisle » et du lac « À-l’Eau-Claire ». Elle attribuerait le nom inuit lac « Tasiujaq » au premier, et le nom cri lac « Wiyâshâkimî » au second, lesquelles dénominations sont utilisées par les nations autochtones présentes dans la région. Comme il convient de préserver les noms Guillaume-Delisle et Eau-Claire, ceux-ci seraient réattribués à d’autres entités géographiques majeures dans le même secteur. La langue de terre séparant l’actuel lac Guillaume-Delisle de la baie d’Hudson serait dénommée « Pointe-Guillaume-Delisle », alors que l’ensemble des îles situées dans l’actuel lac À-l’Eau-Claire porterait le nom « Archipel À-l’Eau-Claire ».


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