Réservoir Robert-Bourassa

Canada / Quebec / Chisasibi /
 retenue d'eau, barrage hydroélectrique
 Télécharger une photo

Le réservoir Robert-Bourassa est situé au Nord-Ouest du Québec dans la région du Sud-Est de la Jamésie. Depuis le 16 octobre 1996, par décret du Gouvernement du Québec, le barrage, la centrale et le réservoir auparavant connus sous l'appellation de LG-2 portent désormais le nom de Robert-Bourassa. Ces toponymes rappellent ainsi la contribution de cet homme à titre de vingt-deuxième premier ministre du Québec (1970-1976) et qui le fut à nouveau de 1985 à 1994. L'exploitation des ressources hydroélectriques a été au cœur de la vision du développement économique du Québec encouragée par Robert Bourassa, que l'histoire retiendra comme étant le « Père de la Baie-James ». C'est en avril 1971 qu'il a annoncé le projet de recueillir l'énergie de la Grande Rivière dans le Nord-du-Québec. Le barrage et la centrale Robert-Bourassa sont situés à 117 km de l'embouchure de cette rivière du côté est de la baie James. Plus long barrage au Québec, il mesure 2 836 m de long et 162 mètres de haut; sa largeur en crête est de 9 mètres, alors que celle de sa base est de l'ordre de 800 mètres. C'est entre 1973 et 1981 que se sont échelonnés les travaux de construction du barrage et de la centrale. Les équipements sont entourés d'un ensemble de digues de remblai, dont la longueur dépasse 25 km et dont la hauteur varie de 1 à 66 mètres. Les dimensions considérables de ces aménagements se justifient par l'arrivée des eaux détournées des rivières Eastmain et Opinaca, en provenance du sud, et du réservoir de Caniapiscau, à l'est. Le réservoir qui s'étend derrière les digues et le barrage atteint une superficie de 2 835 km². L'évacuateur de crues du barrage a une capacité de 16 000 m³/s, soit près du double du débit moyen du fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Montréal. La centrale Robert-Bourassa est installée à 145 mètres sous terre, dans une caverne de 483 mètres de long, 25 mètres de large et 45 mètres de haut; on y retrouve seize groupes turbines-alternateurs qui, sous une hauteur de chute de 137 m, ont une puissance maximale de 333 MW chacun ou de 5 328 MW au total. En 1992, à la suite de travaux qui ont porté sa puissance totale à 7 326 MW par l'ajout de six groupes turbines-alternateurs, cette centrale, déjà la plus grande centrale souterraine au monde, est devenue aussi la deuxième, toutes catégories, en ce qui a trait à la production annuelle. L'aménagement hydroélectrique Robert-Bourassa, quoique le plus important, n'est pas le seul du complexe hydroélectrique du bassin de Grande-Rivière. Il faut ajouter ceux qui sont reliés aux centrales La-Grande-Un, La-Grande-Trois, La-Grande-Quatre, Laforge-Un, Laforge-Deux et Brisay. L'ensemble de ces centrales représente une puissance installée supérieure à 15 000 MW et plus de 50 % de l'énergie produite par l'ensemble des centrales d'Hydro-Québec.La désignation toponymique évoque la mémoire de l'ancien premier ministre québécois Robert Bourassa (Montréal, 1933 - Montréal, 1996), qui a été le 22e premier ministre du Québec. Au cours de sa carrière, Robert Bourassa occupa divers postes dans l'Administration publique du Québec. Il enseigna dans différentes universités, après avoir complété des études fiscalité, en droit financier, en droit, ainsi qu'en sciences économiques et politiques. À l'âge de 32 ans, il a été élu député libéral. Il représenta successivement les circonscriptions électorales de Mercier (1966-1976), de Bertrand (1985) et de Saint-Laurent (1986-1994) à l'Assemblée nationale du Québec. Il succéda à Jean Lesage qui s'était retiré de la vie politique. En 1970, il devient chef de son parti une première période. Plusieurs événements marquent ses deux premiers mandats à titre de premier ministre: la crise d'octobre 1970, les grèves illégales qui perturbent le secteur public et l'industrie de la construction, le rejet des propositions constitutionnelles à Victoria, la proclamation du français comme langue officielle du Québec, l'instauration de l'assurance-maladie et du Conseil du statut de la femme dont les recommandations débouchent sur l'adoption de la Charte des droits et libertés de la personne" et l'établissement de la Commission des droits de la personne. Robert Bourassa perd le pouvoir en 1976. Il abandonne alors la direction du Parti libéral. Après un séjour à l'étranger pour étudier, il revient en 1980 pour participer au premier référendum sur la souveraineté du Québec. À nouveau réélu chef du Parti libéral en 1983, il redeviendra premier ministre du Québec en 1985. Il est reporté au pouvoir en 1989. Ces deux derniers mandats se caractérisent par la continuité de sa politique expansionniste dans le domaine de l'énergie, la crise amérindienne et sa signature de l'accord du Lac-Meech en vertu duquel on reconnaissait au Québec un statut de société distincte. À la suite du rejet de cet accord par certaines provinces, il prononcera à l'Assemblée nationale ses paroles les plus célèbres « Quoi qu'on dise et quoi qu'on fasse, le Québec est aujourd'hui et pour toujours une société distincte, libre et capable d'assumer son destin ». En 1994, Robert Bourassa a quitte la vie politique. Il décède le 2 octobre 1996, à Montréal, après un long combat contre la maladie. Le toponyme Réservoir Robert-Bourassa a été officialisé le 13 décembre 1996 à la Banque des noms de lieux de la Commission de toponymie du Québec.
Villes proches:
Coordonnées :   53°50'7"N   76°53'18"W
Cet article a été modifié il y a 9 ans