Pont Lady Aberdeen (Ville de Gatineau)

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Le pont La construction d'un pont reliant Pointe-Gatineau et Hull, en 1895, ne réduit aucunement l'importance du service de traversiers pour la majorité des villageois. Beaucoup d'entre eux n'ont pas de chevaux et il n'est pas facile de se rendre à Hull ou à Ottawa par la route à cause de la distance. Le traversier, lui, conduit ses passagers dans la capitale même. Par contre, la question de la construction d'un pont est amenée au conseil municipal pour la première fois, le 20 juillet 1885. Le développement du village nécessite la réalisation d'un tel projet. On songe d'abord à construire le pont sur la rivière Gatineau. N'ayant pu s'entendre avec Hull sur le partage des coûts de construction, on envisage alors de construire ce pont sur l'Outaouais afin de rejoindre la rive de Rockcliffe. Mais la profondeur de la rivière à cet endroit et le courant fort rendaient impossible, à l'époque, la construction d'un pont entre les deux rives. Avant même qu'une étude reconnaisse ce problème, la ville de Hull, craignant que le pont projeté à Rockcliffe ne fasse dévier toute la circulation vers Ottawa plutôt que de la diriger normalement chez elle, affecta des crédits supplémentaires dans une nouvelle offre. On en vient finalement à une entente avec Hull et, le 16 octobre 1894, un contrat est signé. Les compagnies Viau et Lachance et Dominion Bridge entreprennent les travaux qu'ils doivent terminer en 1895. Ce pont, baptisé plus tard, Lady-Aberdeen, est situé sur la rivière Gatineau, tout près de l'église Saint-François-de-Sales. Le 10 mars 1895, le pont est béni par le curé Isidore Champagne et ouvert à la circulation. Très rapidement les coûts d'entretien du pont font l'objet d'interminables querelles entre les deux municipalités impliquées, chacune attribuant à l'autre cette responsabilité. Toutes les solutions visant l'entretien du pont sont vouées à l'échec et, à cause de ce manque d'entretien, le pont deviendra inutilisable au printemps de 1916. Cependant, on ne peut s'en dispenser longtemps et on alloue les montants d'argent nécessaires pour le réouvrir à la circulation en 1918. Au printemps de 1930, le pont redevient impraticable toujours par manque d'entretien. Jugé dangereux, il est fermé une nouvelle fois. Il y a bien le pont Alonzo-Wright, d'Ironside, plus au nord sur la Gatineau, occasionnant toutefois un détour de près de 13 kilomètres. Pour un bon nombre d'ouvriers de la nouvelle compagnie International Paper, cette situation devient inacceptable. Ils se présentent au pont déterminés à forcer le passage. Ils brisent les chaînes qui bloquent la route, bravant ainsi une vingtaine de constables. Plusieurs personnes sont blessées et on a dû avoir recours à la loi d'émeute. À la suite de cet incident, les autorités politiques reconnaissent l'importance d'assurer, une fois pour toutes, une route fiable entre Pointe-Gatineau et Hull. En novembre 1930, la construction d'un nouveau pont est décidée. La vieille structure est déplacée et utilisée temporairement en attendant l'ouverture du nouveau pont qui eut lieu en 1932. Ce pont conservera le nom de Lady-Aberdeen. En 1969, on ouvre deux autres voies à la circulation avec un second pont, situé juste à côté du premier.