Église Saint-Porchaire (Poitiers (centre-ville))

France / Poitou-Charentes / Poitiers / Poitiers (centre-ville) / rue Gambetta, 47
 église, Monument classé, église catholique
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Au cœur du quartier piétonnier de Poitiers, Saint-Porchaire est aujourd’hui enserrée entre des bâtiments modernes. Discrète, elle ne laisse voir au passant qu’une tour de belles proportions, animée d’un riche décor d’arcades. Celle-ci cependant empiète sur la rue et, condamnée à la démolition en 1843, fut sauvée grâce notamment à l’action de la Société des Antiquaires de l’Ouest.


L’église a été fondée à la charnière des IXe et Xe siècles pour recevoir les restes de saint Porchaire, ancien abbé de Saint-Hilaire-le-Grand, déposés vers 600 dans l’église Saint-Sauveur toute proche. Elle a été construite en dehors de l’enceinte gallo-romaine, sur le chemin menant du bourg de Saint-Hilaire jusqu’au palais. Un acte signale qu’elle devint en 1068 un prieuré de l’abbaye angevine de Bourgueil.

Les parties romanes

La partie la plus ancienne de l’église est constituée d’un mur situé entre la tour et la nef. Ce mur est un vestige de la façade primitive, dont une fenêtre (bouchée) est encore visible du côté nord.

La tour carrée qui vint s’adosser à la façade ancienne peut être datée du dernier tiers du XIe siècle. Massive (8,50 m de large), elle présente trois niveaux. Au rez-de-chaussée, un porche, couvert d’une voûte en berceau, permet d’accéder dans l’église. Au premier étage, une salle voûtée communiquait avec la nef par une baie (condamnée). Le second étage est celui du beffroi, qui contient les cloches. Tout laisse à penser que la construction est restée inachevée.
Cette tour-porche offre d’indéniables parentés avec celles qui se dressent toujours à l’ouest de l’église Sainte-Radegonde et du côté nord de Saint-Hilaire-le-Grand. Elle accueille les fidèles par une grande porte, dont les chapiteaux sculptés délivrent un message biblique : le prophète Daniel est représenté dans la fosse aux lions ; des symboles christologiques sont reconnaissables, sous l’aspect d’oiseaux buvant dans une coupe et de lions gardiens. Au-dessus de la porte, une plaque aujourd’hui très érodée montre un Christ en majesté entouré d’anges.

Au second niveau, le décor est essentiellement fondé sur un jeu d’arcades qui, sur deux registres, rythme les murs, alternant avec des contreforts. Il s’affine au troisième niveau, où les contreforts se transforment en demi-colonnes autour des nombreuses colonnettes des fenêtres géminées. Des corniches très saillantes séparent vigoureusement les trois niveaux.
Au rez-de-chaussée, les modillons sculptés de têtes animales et de feuillages (beaucoup refaits au XIXe siècle) encadrent des métopes ornées d’animaux lovés et d’entrelacs.

La nef gothique

Le porche franchi, la nef se présente sous forme de deux larges vaisseaux séparés par trois piles cylindriques, dans lesquelles pénètrent les nervures prismatiques des voûtes. Elle ne garde aucune trace de la construction qui l’a précédée. Edifiée en style gothique flamboyant de 1508 jusque vers 1520, elle est cantonnée de six chapelles ménagées dans l’épaisseur des murs nord et sud. Elle est fermée par un chevet plat.
Cette nef offre des espaces ouverts, propices à la prédication. Elle a été conçue pour répondre aux besoins d’une paroisse importante de la ville, à une époque où l’Université (créée en 1431) attire à proximité de Saint-Porchaire de nombreux étudiants. Le beffroi de la tour-porche abrite d’ailleurs, depuis 1453, la cloche de l’Université , appelée Anne, cloche classée Monument Historique.
Entre les fenêtres de la nef subsistent les traces d’un décor peint du XVIe siècle.

Les vitraux du chœur ont été réalisés dans le style de la Renaissance par Henri Carot, en 1913. Ils montrent deux scènes de la vie du Christ (Nativité, Apparition à Marie-Madeleine) et la représentation des quatre évangélistes.

Un petit sarcophage carolingien déposé dans le chœur renferme les restes de saint Porchaire, patron de l’église
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Coordonnées :   46°34'52"N   0°20'24"E
Cet article a été modifié il y a 11 ans