Château Ancien Couvent de Francesse
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"Association Des Copropriétaires Résidence Domaine Du Château De La Francesse à Sorée, Rue Du Couvent, 13, B-5340 Gesves, Belgique.
Numéro de TVA: BE 0810.555.754 "
"Centre d'apprentissage des métiers du cuir a.s.b.l.
Domaine de Francesse
rue du Couvent, 13
5340 GESVES (Sorée)
Tél.: 083/67.70.97"
"Le couvent moderniste de Sorée
samedi 28 mars 2009 06h00 - Vers l'Avenir, Namur
Un projet immobilier vise à transformer en appartements l'ancien couvent de Sorée. Dans le respect de son architecture ? Critique.
La lecture de votre pleine page consacrée à la transformation de l'ancien couvent de Sorée, dans votre édition du mercredi 25 mars, m'a surpris : vous nous avez habitués à un ton plus critique dans vos approches des dossiers d'urbanisme et de promotion immobilière. Ici, vous vous contentez de rapporter les propos de l'auteur de projet, évidemment satisfait de son approche. Sans doute êtes-vous plus sensibles à l'esthétique des villas mosanes et à la délicate situation politique autour de ces cas, qu'à la rigueur de l'architecture moderniste et aux projets qui risquent de dénaturer les vertes campagnes de l'entité de Gesves !
L'ancien couvent de Sorée n'est pourtant pas anodin.
L'architecte Henry Vaes est surtout connu pour la reconstruction de l'abbaye d'Orval, dans un style néo-roman régionaliste qui tire tout son intérêt de l'ampleur du programme. Lorsqu'il construit le couvent de Sorée pour les Soeurs Bernardines Réparatrices, en un lieu nommé Francesse, sa démarche est autrement originale. Il adopte là un vocabulaire moderniste tout à fait à la page pour l'époque (1934) et crée un ensemble d'une parfaite homogénéité, où le moindre détail de l'aménagement et de l'ameublement était pensé et réalisé dans un même esprit. L'oeuvre est d'ailleurs liée à la résurrection d'Orval, puisque c'est l'abbé de cette institution, dom Marie-Albert van der Cruyssen, haute figure du renouveau catholique de l'entre-deux-guerres, qui est à l'origine de la congrégation religieuse et de son implantation à Sorée.
Les congrégations religieuses ont connu un sort varié après-guerre et le couvent de Sorée a été définitivement déserté dès les années 1980. Malgré cet abandon, il conservait très fière allure. Dominant la vaste dépression qui unit Gesves et Assesse (naguère protégée de l'implantation d'éoliennes), son architecture sévère était restée extérieurement quasi intacte, rare témoignage pour notre région du style moderniste dans un programme religieux.
Un promoteur a acquis ce bien en déshérence et un projet d'affectation lourd en de nombreux logements a vu le jour. Malgré les réticences de plusieurs commissions consultatives, ce projet a abouti et les travaux ont commencé, comme le relate votre article récent. Ce qui frappe, c'est la complète hypocrisie du propos : « on respecte l'enveloppe extérieure » dit le bureau d'architecture ! Il suffit d'un coup d'oeil à la perspective projetée pour voir qu'il n'en est rien : rehaussement de la tour, complète altération de l'ancienne chapelle, modification des baies en plein cintre actuelles, etc. Bref, rien ne restera qu'une vague silhouette, plus haute et plus « moderne » - un « building » à la campagne... Sans compter les soucis d'accès pour de si nombreux logements, les questions d'approvisionnement et d'évacuation...
Aucun des projets namurois ou mosans que vous suivez de près n'avait atteint une telle ampleur dans la disproportion. Et ainsi va s'effacer, dans l'indifférence générale, un des derniers témoignages du modernisme en nos provinces... Francis TOURNEUR
Impasse du Blanc Bou
à Faulx-Les Tombes"
de: www.lavenir.net/cnt/270775
Numéro de TVA: BE 0810.555.754 "
"Centre d'apprentissage des métiers du cuir a.s.b.l.
Domaine de Francesse
rue du Couvent, 13
5340 GESVES (Sorée)
Tél.: 083/67.70.97"
"Le couvent moderniste de Sorée
samedi 28 mars 2009 06h00 - Vers l'Avenir, Namur
Un projet immobilier vise à transformer en appartements l'ancien couvent de Sorée. Dans le respect de son architecture ? Critique.
La lecture de votre pleine page consacrée à la transformation de l'ancien couvent de Sorée, dans votre édition du mercredi 25 mars, m'a surpris : vous nous avez habitués à un ton plus critique dans vos approches des dossiers d'urbanisme et de promotion immobilière. Ici, vous vous contentez de rapporter les propos de l'auteur de projet, évidemment satisfait de son approche. Sans doute êtes-vous plus sensibles à l'esthétique des villas mosanes et à la délicate situation politique autour de ces cas, qu'à la rigueur de l'architecture moderniste et aux projets qui risquent de dénaturer les vertes campagnes de l'entité de Gesves !
L'ancien couvent de Sorée n'est pourtant pas anodin.
L'architecte Henry Vaes est surtout connu pour la reconstruction de l'abbaye d'Orval, dans un style néo-roman régionaliste qui tire tout son intérêt de l'ampleur du programme. Lorsqu'il construit le couvent de Sorée pour les Soeurs Bernardines Réparatrices, en un lieu nommé Francesse, sa démarche est autrement originale. Il adopte là un vocabulaire moderniste tout à fait à la page pour l'époque (1934) et crée un ensemble d'une parfaite homogénéité, où le moindre détail de l'aménagement et de l'ameublement était pensé et réalisé dans un même esprit. L'oeuvre est d'ailleurs liée à la résurrection d'Orval, puisque c'est l'abbé de cette institution, dom Marie-Albert van der Cruyssen, haute figure du renouveau catholique de l'entre-deux-guerres, qui est à l'origine de la congrégation religieuse et de son implantation à Sorée.
Les congrégations religieuses ont connu un sort varié après-guerre et le couvent de Sorée a été définitivement déserté dès les années 1980. Malgré cet abandon, il conservait très fière allure. Dominant la vaste dépression qui unit Gesves et Assesse (naguère protégée de l'implantation d'éoliennes), son architecture sévère était restée extérieurement quasi intacte, rare témoignage pour notre région du style moderniste dans un programme religieux.
Un promoteur a acquis ce bien en déshérence et un projet d'affectation lourd en de nombreux logements a vu le jour. Malgré les réticences de plusieurs commissions consultatives, ce projet a abouti et les travaux ont commencé, comme le relate votre article récent. Ce qui frappe, c'est la complète hypocrisie du propos : « on respecte l'enveloppe extérieure » dit le bureau d'architecture ! Il suffit d'un coup d'oeil à la perspective projetée pour voir qu'il n'en est rien : rehaussement de la tour, complète altération de l'ancienne chapelle, modification des baies en plein cintre actuelles, etc. Bref, rien ne restera qu'une vague silhouette, plus haute et plus « moderne » - un « building » à la campagne... Sans compter les soucis d'accès pour de si nombreux logements, les questions d'approvisionnement et d'évacuation...
Aucun des projets namurois ou mosans que vous suivez de près n'avait atteint une telle ampleur dans la disproportion. Et ainsi va s'effacer, dans l'indifférence générale, un des derniers témoignages du modernisme en nos provinces... Francis TOURNEUR
Impasse du Blanc Bou
à Faulx-Les Tombes"
de: www.lavenir.net/cnt/270775
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