Climat de France, la plus grande cité d'Alger. Les 200 colonnes. (Wilaya d'Alger) | immeuble, architecture

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La plus grande cité d'Alger, baptisée Climat de France, construite sur la commune d'Oued Koriche à la fin des années 1950 par l'architecte français Fernand Pouillon, domine le quartier de Bab El Oued. Sur les toits de la grande cour carrée, la "cour aux 200 colonnes", un étage supplémentaire de baraques a été érigé, un bidonville. La cité compte 5 000 logements, trop peu pour accueillir les nombreuses familles qui y vivent depuis plusieurs générations. A Climat de France, on y naît, on y meurt. Faute d'espace, les enfants jouent toujours dehors.
La "Cour des 200 colonnes", grêlée de paraboles, est aussi surnommée "la Colombie" pour son trafic de drogue. Y domine le commerce illicite de la "Mère Courage", un puissant psychotrope. Dans la cour, les commerces sont nombreux : épicerie, quincaillerie, bijouterie... Tous sont informels. Les impôts ne pénètrent jamais dans la cité, tout comme la police qui préfère l'encercler.

Climat de France est un monde clos. Très peu de ses habitants ont voté lors des élections législatives algériennes organisées le 10 mai. "Pourquoi faire ?", disent-ils. Le score écrasant du parti historique, le Front de libération nationale (FLN), à l'issue du scrutin, les laisse totalement indifférents. L’architecte Pouillon avait imaginé, à la demande du maire Jacques Chevallier, une cité pour des militaires et des Algériens fuyant la guerre. Les Français sont partis, les premiers Algériens arrivés à la fin des années 1950 y vivent toujours.